1

Saint-Georges-de-Chesné

Étymologie

Le nom ancien de la commune est probablement un dérivé du nom du chêne en gaulois : Cassanos.
Le nom de la commune connut différentes variations au fil du temps : on retrouve une première trace écrite de Chiene en 1404, de la parouesse de Chéné en 1476, celle de Saint Georges de Chasné en 1490 et enfin de Chesneyum en 1516. Le toponyme de Chesné va ensuite perdurer, parfois précédé du saint patron, jusqu’à la Révolution. Le livre de paroisse nous raconte ensuite qu’à cette époque les agents municipaux se mirent à l’écrire comme le peuple parlait, c’est-à-dire Chienné. Ce fut le nom de la commune, parfois précédé du saint patron, jusqu’à un décret impérial de 1859 qui fixa le nom de Saint-Georges-de-Chesné.

Vue de Saint-Georges de la vallée

Histoire

Les origines : sur les origines de la paroisse, Guillotin de Corson nous raconte ceci : « en 1213, Harscouët de Vendel, chevalier, se désista en faveur d’Olive, abbesse de Saint-Sulpice-des-Bois, des prétentions qu’il avait émises sur certaines dîmes de Vendel, de la Chapelle-Saint-Aubert et de Chesné ; dîmes appartenant de fait au monastère de cette dame ». Les recteurs de la paroisse verseront jusqu’à la Révolution un trait de dîmes à l’abbaye bénédictine de Saint-Sulpice-des-Bois ainsi qu’aux bénédictins de Vitré.
On peut prétendre par la toponymie et par les sources existantes que la paroisse ne fut créée qu’aux XI-XIIe siècles.
La présence de pierre de remploi en grès roussard, roche caractéristique de l’époque romane, dans les murs de l’église, nous indique la présence d’un édifice primitif au XIe ou XIIe siècle.

Moyen-Age et Ancien Régime : La paroisse fait partie jusqu’au XVe siècle des Marches de Bretagne, frontière de fortifications du duché de Bretagne.
En 1488 a lieu la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier entre les troupes françaises et l’armée ducale. L’indépendance du duché se joue dans cette bataille où l’armée française est victorieuse. La région des Marches connaît alors une période de paix caractérisée par de nombreuses constructions. À la fin du XVIe siècle, les guerres de la Ligue vont troubler cette paix. La paroisse se situe dans une zone sensible, où se confronte l’influence des ligueurs conduit par le duc de Mercoeur et les Royaux très présents à Rennes et Vitré. Saint-Georges-de-Chesné, paroisse de la baronnie de Vitré, est mobilisé en 1589 par le duc de Mercoeur pour assiéger Vitré.

Révolution et Chouannerie : La commune de Chiené fait partie de ces territoires où la Chouannerie fit rage. La compagnie de Saint-Georges-de-Chesné était l’une des cinq compagnies de la colonne de Fougères-Sud surnommée Brutale.
Le 3 juin 1794, dans la fureur révolutionnaire, l’église est saccagée. Un procès-verbal rapporte « qu’un détachement de soldats enfonça la porte de l’église pour briser le tabernacle du maître-autel et casser les statues de Saint-Georges, de Saint-Jean-Baptiste et de Sainte-Anne. Ils brisèrent également une statue en bois de la Vierge et enfoncèrent la table d’autel. À l’autel du Saint-Esprit, ils brisèrent les statues de Saint-Pierre et Saint-Paul ». La nuit suivante, la garde nationale brûla tous les effets de l’église qui avait déjà été dépouillée de son argenterie et de ses cloches en février 1794.

L’école au XIXè : en 1850, c’est une religieuse de Saint-Sauveur-des-Landes qui vient faire classe aux garçons et aux filles dans une maison du bourg louée par la commune. En 1872, la première institutrice laïque est nommée à Saint-Georges. La municipalité décide de construire une école de garçons en 1880 qui fera également office de salle de mairie. Une école de filles est construite en 1902.

Saint-Georges au XXè siècle : pour prolonger ce retour sur l’histoire de la commune, une exposition « UN SIECLE DE VIE A SAINT-GEORGES », en 2000, a donné lieu à l’écriture d’un recueil par Roger Simon. Il raconte, à partir de témoignages, photos, anecdotes, documents variés, la vie à Saint-Georges au cours du XXè siècle à travers 4 thèmes : la population – l’école – l’aménagement du territoire – l’agriculture.
Ce document a été largement diffusé. Il peut être emprunté à la bibliothèque Saint-Georges.

Patrimoine

Église – Un édifice roman existait déjà au XIè-XIIE siècle, comme l’atteste le réemploi dans les murs du grès roussard caractéristique de la période romane. La nouvelle église gothique est construite au XVE siècle, en grès du pays et en granite. Son plan reste simple et des fenêtres gothiques sont percées.
Le chœur date des années 1520 comme le montrent les deux panneaux de l’ancienne maîtresse-vitre datés de 1525. Il ne reste aujourd’hui que le panneau figurant la Crucifixion avec la Vierge et Saint Jean et le panneau représentant Saint Georges en armure d’époque. Ils ont été placés dans la baie sud du chœur.
Le chapitré ou porte des morts est construit dans la seconde moitié du XVIE siècle. Ce porche sud, avec ses bancs de granite, est pourvu de deux sablières, symbolisant pour l’une la vie terrestre et ses aléas (la guerre représentée par une flèche, la foi par une croix, la mort par un crâne avec tibias croisés), pour l’autre la vie céleste avec un visage crachant une vigne, symbole de vie.
Des travaux touchent le chœur en 1554 qui semble s’agrandir d’une sacristie.
La chapelle nord, dédiée à la Vierge et au culte du Rosaire, est édifiée en 1660 par le recteur Guillaume Crosnier.
En 1700 le rennais Laurent Gesnouin réalise le retable du chœur dont il ne reste aujourd’hui que deux montants de statue à tête d’ange, et surtout le tabernacle. Il réalise également le retable de la chapelle de la Vierge.
Le clocher-beffroi est construit au XVIIè siècle. Un campanile de plus de 30 mètres termine la construction.

En 1781 l’évêque de Rennes, Mgr Barreau de Girac donne l’ordre de construire une chapelle sud dédiée au Saint-Esprit, donnant ainsi à l’édifice une forme de croix latine.
En 1862, un rapport fait mention du mauvais état du clocher. La population locale étant hostile à sa reconstruction, le clocher est consolidé en 1870.
Les grilles du chœur en fer forgé sont installées en 1876 ; en 1879, la fenêtre du chœur, fermée par une maçonnerie au XVIIIE est rouverte. La nouvelle maîtresse-vitre dédiée au Sacré-Cœur est réalisée par l’atelier Lecomte et Colin. Les boiseries et le mobilier de chœur sont réalisés par Victor Augerie en 1880, de même que la chaire dont les panneaux constituent aujourd’hui l’autel.

L’enclos presbytéral – si l’église a perdu son enclos paroissial avec le déplacement du cimetière en 1948 et la destruction de son mur au milieu des années 1960, l’ensemble presbytéral a lui été préservé. Cet ensemble architectural s’articule autour du presbytère. On retrouve dans cet ensemble clos par un mur le portail d’entrée, la grange dîmière, un fournil, un garde-manger et le jardin clos muni d’une serre. La façade du presbytère nous indique qu’elle a été modifiée plusieurs fois par le passé. Une date reste gravée dans la pierre : 1680.

Presbytère de St-Georges

La grange dîmière est construite en 1717 par le recteur René Budecoq comme l’indique une inscription : « Mr Budecoq RC de Chene 1717 ». La grange permettait d’entreposer cet impôt ecclésiastique en nature qu’était la dîme (un tiers des récoltes). La grange présente une toiture « à la Mansart » qui permet d’avoir deux niveaux de greniers permettant de stocker plus de céréales. Une charpente remarquable la structure. Jusqu’en 1974, la couverture était réalisée en essentes, petites planchettes de bois de châtaignier, très résistantes au temps.
Aujourd’hui, l’enclos presbytéral et son environnement font l’objet d’un projet de rénovation en un gîte d’avant-garde.

Manoir du Molan – Ce manoir qui se situe au village des Molans, date du tout début du XVIIe siècle. Auparavant s’Élevait un petit château fortifié qui fut détruit après la fin des guerres de Religion. Le manoir actuel est une ancienne métairie noble qui se distingue par la présence d’une tour, symbole de la noblesse de ses propriétaires. Elle contient un escalier à vis en bois, qui dessert deux étages.
Ce château semble appartenir aux Busson, seigneurs de Gazon, de Pocé au début du XVIe siècle, puis passe aux seigneurs de la Dobiais jusqu’à la Révolution.
Le fait historique attaché à ce château se déroule pendant la guerre de la Ligue. En 1593, le capitaine de la ville de Rennes, fidèle au roi Henri Iv, envoya une garnison garder le château du Molan pour l’empêcher de tomber aux mains des partisans du duc de Mercoeur, le chef de la Ligue en Bretagne.

Manoir du Molan